Le fauteuil Martel

est née d’une image furtive,

celle d’une chaise cassée,

aperçue à Lyon, 

un matin place Bellecour.

Un morceau de bois y transperçait

un dossier en cannage -

fragment, point de départ

de la collection qui naissait.

 

Ses accoudoirs de chêne, 

taillés à la gouge,

traversent le dossier

comme deux bras en suspens.

Un geste net, une matière dense,

et le tissu, doux,

qui porte le corps,

comme un nid douillet.

 

Structuré, rassurant, 

enveloppant comme l’odeur 

d’une librairie ancienne,

le fauteuil Martel veille

au lecteur exigeant

qui rêve avec précision.